Ou comment le corps est le réceptacle du vécu de nos ancêtres.
Depuis quelques années avec l’émergence des affaires Weinstein, #metoo,
Kouchner, etc., j’ai accueilli de plus en plus de patients éprouvés par le traumatisme
de l’abus sexuel. Je ne trouvais pas de réponse directement par l’ostéopathie.
Néanmoins l’approche évoquée par Danièle Flaumenbaum dans son livre
Femme désirée, femme désirante et les lectures de la mécanique du cerveau
et donc du corps face au viol explicité par Muriel Salmona, Dorothée Dussy,
Bruno Clavier m’ont éclairée.
L’approche d’Alain Cassourra par la médecine chinoise, qui décrit les reins comme
le lieu de réception de notre patrimoine ancestral, de nos lignées paternelle
et maternelle, m’a permis d’intégrer dans le corps ces différentes notions.
Cette approche transgénérationnelle a nourri ma pratique et a donné une autre
dimension à ma prise en charge. Ce que j’aime dans cette lecture c’est qu’elle permet de trouver une issue éclairante, une perspective à des problématiques
traumatiques lourdes telles que l’inceste: offrir au corps l’opportunité de s’alléger,
de résilier de cette empreinte, cette emprise qui étouffe.
Dans l’accompagnement du développement de la femme, le pré-partum,
période où la femme contacte l’énergie de son bassin qui est le socle mécanique
de la station debout mais également de la vie créative, fertile et intuitive,
le transgénérationnel livre des outils précieux. C’est notamment par l’éclairage
de l’arbre gynécologique, à savoir comment les femmes de nos lignées sont entrées
dans la sexualité et la maternité et la libération des tissus contenant ses mémoires,
que l’individu retrouve son libre arbitre, sa juste place et ainsi l’opportunité
de répondre à sa “mission de vie“.